Portrait – Nicolas N.
12 juillet 2023 - Rencontre à La Ferme de L'Arche de Nicolas Noisette.
🧑🎨 NICOLAS LE PEINTRE
La veille du démarrage de notre retraite-randonnée estivale, quelques participants sont déjà arrivés à La Ferme. Dans le salon communautaire, je rencontre Nicolas. Assis dans les confortables fauteuils, nous faisons connaissance et Nicolas, grand gars au regard franc, se livre sans détour à travers une élocution hésitante mais décidée.
Artiste franco-belge, Nicolas Noisette peint depuis qu’il a 24 ans. Au début, la peinture fut découverte comme activité thérapeutique après « de gros problèmes de santé » survenus au début de l'âge adulte. Puis, la passion s’est installée. C’est à Bruxelles que Nicolas a rencontré L’Arche, en y animant un atelier dessin. Sa première venue à La Ferme remonte à 2016 : il en garde le souvenir d’un « émerveillement ». Depuis, il revient à peu près chaque année, pour ces retraites-randonnées qui lui permettent de plonger dans la forêt, mais aussi sur d’autres thèmes : il aime beaucoup Christian Salenson, et le cinéma.
Fils unique, et bien que père de deux enfants aujourd’hui adolescents, il confesse qu’il lui arrive de « se sentir un peu seul ». Et, à La Ferme, il retrouve un « esprit de famille, une bienveillance ». « On se sent chez soi », et « ça fait chaud au cœur ». « Ici, on peut déposer ses armures » continue-t-il, expliquant qu’il « se considère comme fragile ». À La Ferme, il aime « contempler les pierres » et voir pousser les arbres, année après année. Il m’apprend ainsi que le haut sujet qu’on découvre en arrivant depuis le parking est un Pin d’Ecosse, et me cite aussi, évidemment, le cèdre qui trône dans la cour.
Voir la nature grandir, être dans la nature, voilà ce qui le ressource, voilà ce qui nourrit sa vie intérieure. Ça, et les rencontres, les échanges avec des personnes sincères et profondes (« pas forcément chrétiennes, d’ailleurs »). Ce qu’il aime, c’est la grandeur, il a besoin de « vastitude », joli néologisme que je retiendrai. « Ça m’apaise de voir étendu : un grand ciel, des nuages » mais aussi découvrir des gens qui ont « une belle ouverture d’esprit ». Une « vastitude d’âme », en quelque sorte.
Nous concluons la rencontre autour de certaines de ses œuvres, qu’il me présente. C’est très coloré, abstrait, mais aussi très concret : ce sont presque autant des sculptures que des peintures, tant la peinture est travaillée dans l’épaisseur. « J’aime sentir la matière, d’ailleurs je travaille au couteau et aux doigts, jamais au pinceau ». On dirait des surgissements, des vagues de lumières qui éclatent, l’Esprit Saint, des fleuves qui se rencontrent, la Terre vue de l’espace. C’est beau. Même sur des petits formats, c’est vaste.
Belle retraite-randonnée à toi, Nicolas.
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